1970 - FUNK 1973 - Funk et Disco
ouverture du Paradise Garage: Au début des années 70, avec les progrès techniques du son, de plus en plus de lieux ouvrent leurs portes en qualité de discothèque (la notion de club élitiste n'est plus incontournable). Le PARADISE GARAGE est un exemple majeur d'espace populaire destiné à la performance du son sur fond de bichromie black et gay, deux communautés adeptes du rythme et de la danse. Les dee jay du Garage mettent au point de nouvelles techniques comme le Sound System (séparation nette des graves et des aïgus), le mixing (mixage des morceaux et crossfading), le groove (profondeur et (ou) rythme linéaire proche d'une "transe monotone" hors mélodie) et le mutivoix (démultiplication et disposition judicieuse des enceintes dans l'espace). Entrer au Paradise Garage (NYC, 1977) |
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1975 - DISCO Le show-business récupère le funk et le transforme en disco. Envolées de cordes, effets sonores multiples diminuent sensiblement l'humilité du funk qui s'exprimait à travers un rapport plus simple et directe entre percussions, voix-texte et orchestre. Une diminution de singularité pour une performance maximale réservée exclusivement à la danse et de moins en moins propice aux concerts. Ré-écouter Gloria Gaynor en cliquant dans l'image. DONNA SUMMER est sans doute la première "récupérée" avec la promotion de Love To Love lors d'une soirée à Beverley Hill's. Le "produit est lancé"... Cette promotion est le premier signe fallacieux d'une fausse intégration raciale ( puisqu'au bénéfice d'une production blanche) et d' une fausse intégration de la femme, utilisée ici comme objet strictement érotique.
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1978 - SATURDAY NIGHT FEVER
Le show-business propulse le disco avec le film culte SATURDAY NIGHT FEVER en permettant un accès populaire à cette danse libertaire. Cette direction érotique s'avère beaucoup plus lucrative que le rock qui s'essouffle malgré les tentatives de fusion des Stones ou Rod Stewart. La production mise tout sur le disco et le rentabilise exclusivement par l'intermédiaire des discothèques, des dee jay et des compétitions de rollers pour ados en après midi. L'âge d'or du disco rime avec liberté sexuelle, sincérité et musique festive par excellence. Au même moment, l'ONU élimine toute discrimination à l'égard des femmes. Emancipées, elles accèdent "librement" aux droits du travail mais aussi à celui de la liberté festive et n'hésitent plus à "sortir" seules... Le disco atteint son apogée tout en amorçant son déclin avec une surproduction de bons mais aussi mauvais artistes s'essayant au genre. Le disco finit par sonner trébucher pour le pire dans un même temps; une sorte de poisson qui se mord la queue à la grande joie de la toute récente Administration Reaganienne. |
1981 - REACTION REAGAN et RAP
En 1980, Reagan se prononce contre le "woman's lib". La loi sur l'égalité constitutionelle des femmes ne passe pas. Dans la foulée, il fonde avec M. Thatcher le néolibéralisme... En 1981 c'est le couvre-feu du Saturday Night. Le disco d'origine black mais de commerce blanc est prisé en Europe mais marginalisé aux USA dont les valeurs puritaines, religieuses et morales sont particulièrement liées aux valeurs politiques. La réaction à cette usurpation de propriété intellectuelle et de "goût" va être double: les noirs usurpés (par les producteurs blancs), les rockers et les musiciens (n'entrant pas dans la catégorie des discothèques) organisent avec la bénédiction du FBI et l'Administration Reagan, la destruction massive et symbolique de 50 000 singles sur la pelouse du stade de Chicago. Ce Diso-suck est d'une certaine façon, la revanche de Reagan sur les femmes, les noirs, les gays, mais aussi de certains noirs sur certains blancs... La chûte du disco est définitive avec l'arrivée du HIV qui se charge de refermer complètement le dossier puisqu'il concerne une marginalité sociale, principale "fond de commerce" du phénomène disco. Au delà des problèmes d'ordres fiscaux ou de drogue, La fermeture du Studio 54 (cf. STUDIO 54) en est le parfait exemple. Six ans plus tard, Steeve Rubell décède. Son associé devient businessman dans l'hôtellerie de luxe (Morgan's, NYC.) et Carmen D'Alessio poursuit ses affaires dans Manhattan. Une grande partie de la clientèle du 54 est aujourd'hui décédée. En 1983, après le sabordage du disco, les noirs vont une fois de plus se relever de leurs multiples échecs en ouvrant une porte au Rap... Une direction qui retrouve ses origines créatrices dans un contexte assez exclusif puisqu'il élimine les dancefloors standards et revendique des idées politiques axées sur des discriminations raciales et sociales qui leur sont personnelles, souvent relatives aux problèmes des banlieues. Sonorité suave insuffisante ou mal à propos, le dancefloor n'est plus à l'image de paon mais à celle d'une intention politique frontale. |